Feel it !




Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

dimanche 17 mars 2024

La seule issue à la souffrance : Reconnaître l'illusion

 



Il est possible de sortir du cercle vicieux de la peur de la confusion et du sentiment de manque. La souffrance n’est pas une option obligatoire. 

Nous avons juste pris l’habitude de vivre dans une fascination continuelle pour le film et plus généralement tout ce que nous donne à voir nos sens. Nous vivons dans une sorte d’hypnose quotidienne où notre attention est sans cesse captivée par les pensées et les perceptions transitoires. 


De ce fait nous nous sommes exclusivement identifiés à l’idée d’être une personne séparée, auteure des pensée et des actes. Non seulement nous croyons être une personne séparée, disposer d’une conscience séparée du monde et des autres, mais nous avons l’impression d’être séparé, nous nous sentons séparé. C’est cette impression de séparation qui nous fait éprouver ce que l’on nomme la souffrance, non pas la douleur physique, mais la douleur du sentiment de manque, cette nostalgie qui nous tenaille au fond de nos entrailles, ce « heimweh » comme on dit en allemand, la "douleur de la maison", le fait de s’être éloigné de l’Être, de notre vraie nature. 


L’impression de séparation que nous éprouvons semble en retour valider que la croyance « je suis une personne séparée » est vraie. C’est une bulle d’irréalité qui se maintient artificieusement par une sorte de boucle infernale auto validante entre sensation et croyance, dans laquelle  99,99% des humains se sont laissés enfermer. C’est là le plus grand tabou de l’humanité et certainement la cause de tous les conflits dans le monde et également de la catastrophe environnementale en train d’advenir sous nos yeux. 


Il peut certes dans une certaine mesure être opportun d’explorer nos traumatismes d’enfance, de dénouer les nœuds émotionnels, et d’améliorer notre histoire personnelle et la situation dans le monde.  Mais tant que nous ne réalisons pas la racine même de la souffrance et de conflits, toutes nos tentatives d’en sortir ne seront que des coups d’épée dans l’eau, une sorte d’ajournement. 


Pour sortir de la transe douloureuse dans laquelle nous nous trouvons, le message est d’une simplicité désarçonnante : le bonheur que nous cherchons tous en espérant voir tel ou tel changement de situation, ou voir telle ou telle expérience advenir, est déjà pleinement présent en nous. 


Je suis le bonheur que je cherche mais il est voilé par la recherche même. La joie la paix et l’amour inhérents à ma vraie nature sont voilés par l’attente d’une expérience meilleure plus tard que maintenant et ailleurs qu’ici !


Dés que vous attendez quelque chose de mieux plus tard que maintenant et ailleurs qu’ici, l’attention est figé sur un imaginaire et ignorant de sa propre source. L’espoir génère le désespoir. 


Tel le prestidigitateur qui détourne notre attention pour nous faire croire a la réalité de son tour de magie, nous avons cru que l’illusion de séparation était réelle. La souffrance est donc une simple erreur d’inattention, une simple erreur identitaire, une ignorance. Et comment sortir de l’ignorance sinon par la connaissance ?


En effet, nous pouvons cesser d’être inattentifs à l’essentiel. Il nous est possible de regagner notre souveraineté, et de re dé couvrir la vérité. Cesser de couvrir de ce qui est déjà là. Cesser d’ignorer notre véritable nature de paix et de joie. 


Comme nous le rappelait Adi Shankaracharya dans son merveilleux poème, le Nirvanashatkam (la Sixtaine de l’extinction du moi) dans le  « refrain » terminant chacune des 6 strophes de 4 vers chacune :

« Sous forme de conscience et de béatitude Je suis Shiva, Je Suis Shiva »

(Shankara désigne ici l’Absolu par Shiva car il était Shivaïste).


Quand nous avons écarté de nous tout ce qui n’est pas essentiel à notre être, notre être véritable se révèle dans toute sa splendeur comme ayant toujours été là, en arrière plan de toute perception et toute expérience.


 Ainsi, l’éveil n’est pas le fruit de l’addition d’un nouveau savoir mais la remémoration d’un savoir que nous connaissions déjà mais auquel nous avions juste été inattentifsLa Présence déjà éveillée se révèle donc par la soustraction de tous ce que nous ne sommes pas. 


C’est dans la Brihadaranyaka Upanishad qu’apparaît pour la première fois la tentative de définition de Brahman, L’absolu, et cette définition est négative, il y est dit qu’il n’est ni ceci ni cela (neti neti). 


Nisargadatta Maharaj quand on lui demandait qui il était répondait parfois : « Je suis la négation utile de tout ce que je ne suis pas ».


Toi aussi ami lecteur tu peux dire cela et le réaliser sur le champ. 


La voie la plus directe, la voie authentique est toujours une voie négative, une voie apophatique. 


L’être redevient simplement conscient de Lui-même dans une sorte d’expérience d’aperception où le sujet et l’objet se confondent. Ici et maintenant sont le lieu et le temps de l’épiphanie. 


Épiphanie est un mot qui signifie manifestation. Pour les orthodoxes, aussi appelée Théophanie, elle marque la reconnaissance de Jésus comme Fils de Dieu. Et chaque Un d'entre nous ne sommes nous pas fils de Dieu ? ne pouvons nous pas nous rappeler qu'avant d'être ceci ou cela, avant même les pensées et les perceptions Je suis ? Et ce Je suis, ce simple fait d'être conscient d'être conscient, n'est-ce poas justement la première trace de Dieu en nous ?


L'épiphanie, c’est tout simplement ce moment où l’on se défait de l’ignorance qui consiste à s’identifier à un objet, où on cesse de se croire  une personne séparée, où l’on cesse d’adhérer à la croyance « je suis auteur des pensées et des actes et séparé des autres et du monde ». Épiphanie désigne l’éveil, quand le Sujet se réalise pleinement Lui-même, où Je coïncide avec Je et cesse d’être hypnotisé par les pensées et les perceptions. 


 Les soufis aussi nous disent que la seule voie pour connaître Dieu est de s’anéantir dans Son unicité ; C’est ainsi que l’homme réalise éprouve directement que son être et celui du monde n’ont pas de teneur réelle : le savoir trompeur d’être un sujet autonome est dissoute, la dualité sujet-objet est transcendée puisque le moi séparé s’est volatilisé. En termes mystiques, l’amant est devenu l’Aimé, le contemplant le Contemplé. 


Le fanâ (signifie en arabe extinction du moi comme le mot nirvâna en sanscrit) est vécu comme une libération des souffrances qu’occasionnent les croyances limitantes de l’ego.

 Il n’y a pas d’autre issue au cercle vicieux de la souffrance de se croire une conscience individuelle et conditionnée, en effet, que de dissoudre celle-ci. 


Cette immersion dans « l’océan de l’Unicité » s’accompagne d’une ivresse (« sukr ») sans pareille. 


Comme le dit Jésus dans l’évangile de Thomas :


« Que celui qui cherche ne cesse pas de chercher, jusqu'à ce qu'il trouve. Et quand il aura trouvé, il sera troublé ; quand il sera troublé, il sera émerveillé, et il régnera sur le Tout. »


Paix et amour 



jeudi 14 mars 2024

Est ce que la non dualité est une grâce indépendante de toutes volontés ?


Question par mail :

«  Bonjour Dan

Est ce que la dualité est une grâce indépendante de toutes volontés ? Merci »

 Bonjour,

Merci pour la question. 

Y répondre de façon écrite ne serait qu’un exercice de style, plus ou moins brillant, qui n’aurait pour fonction que de te rassurer ou te désarçonner.

Une « réponse » n’aurait son plein pouvoir de révélation que si tu te la poses ou me la poses directement dans une rencontre dal vivo ou par zoom. Car alors nous pourrions l’explorer ensemble. En effet cette question soulève probablement chez toi une foultitude de croyances transparentes et d’émotions refoulées qu’il faudrait prendre le temps d’explorer à la fois sensoriellement, tactilement, vibratoirement par la voie du senti et aussi en t’invitant par la voie de la connaissance de faire refluer l’attention vers cela qui en est conscient et interroger la nature de cet apparent « je » au nom duquel cette question s’élève …

Peut-être voudrais tu explorer cela au travers d’une séance individuelle. C’est possible. Car il s’agit avant tout de se mettre à nu, et surtout en jeu, de mettre en jeu tout ce que tu n’es pas essentiellement, le masque et le costume et tous ces concepts de non dualité dans lesquels tu t’es momentanément drapé pour impressionner la galerie ou t’amuser et commencer à sentir vraiment l’attente dans toutes ses dimensions, sans commentaires, sentir vraiment, complètement, affectueusement, faire l’unité avec toute la panoplie des émotions refoulées que ce questionnement et l’attente d’une réponse à venir semblent voiler. 

Tout ceci n’est certes pas sérieux. Mais il y a néanmoins une profondeur dans cette question que tu ne soupçonnes peut-être pas encore tout à fait puisque tu me la poses un d’une façon aussi superficielle :

 « Bonjour Dan

Est ce que la non dualité est une grâce indépendante de toutes volontés ? 

Merci »
Si tu veux tirer le fil d’Ariane avec moi de ce questionnement, et aller vers le fond sans fond, il faudra oser la rencontre, qui ultimement bien sûr est une rencontre avec toi-même. Et cette rencontre passera inexorablement par la consumation de tout ce que tu n’es pas. 

Comme on dit : « quand ce sera le moment. »

Dimanche à 19h30 par zoom : ( numéro de réunion 830 899 8788)

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Bien à toi 

Amor Fati 

Dan 

Ainsi je t’invite à me poser la question au minima au cours du satsang …

lundi 11 mars 2024

Prochain Satsang 17 mars 19h30 : L’espace derrière le masque


 Cher ami (e),


"Au-delà du bien faire et du mal faire existe un espace. C'est là que je te rencontrerai" nous disait Rumi le poète soufi. 

Le mot personne provient étymologiquement du mot persona en grec qui signifie masque. La personne est un masque, un masque qui de plus change d'instant en instant selon l'état émotionnel et les croyances auxquelles il semble identifié.

Deux masques, c'est à dire deux personnes, ne peuvent véritablement se rencontrer. Ils s'entrechoquent tout au plus, se perdent dans le jeu de la séduction ou des défis et comme c'est du "front contre front", souvent ils se confrontent voire s'affrontent.

L'espace derrière le masque Lui est toujours le même, sans forme, sans identité, sans nationalité, sans genre, sans adresse, sans nom, illimité, transparent, conscient, ouvert, accueillant, tout inclusif, n'excluant jamais rien. Il est donc en essence ce que d'aucuns nomment amour inconditionnel. Il accueille sans aucune résistance tous les masques y compris celui-ci qui apparaît dans le miroir, sans jugement, sans comparaison, sans commentaires. 

Vois-Tu de qui je parle ? Je parle de Toi, car pour Toi-même Tu es essentiellement et depuis toujours cet espace ouvert et accueillant toute chose, toute créature et toute expérience. Tu as juste oublié. Tu as juste été inattentif à ce par quoi tout est perçu, ce par quoi tout est fait. Et, cette petite erreur d'attention t'as momentanément piégé dans le jeu des apparences et de l'identification. Ça vaut vraiment la peine de s'y intéresser car c'est de là que viennent toutes tes souffrances et tes conflits appparents avec le monde, les autres et la nature. 

As-tu déjà pensé au fait que deux peaux, deux paumes, deux corps, deux masques ne se touchent jamais, deux sensations ou émotions non plus, deux pensées encore moins. Qu'est-ce alors qui se rencontre lorsque l'on se rencontre en vérité ? Parce que l'évidence ne ment pas. Cette intimité, cette absence de séparation ne sont pas un leurre. Quoi d'autre que cet Espace impersonnel, atemporel, et empli d'amour peut vraiment se rencontrer ? Il ne se rencontre toujours que Lui-même et lorsqu'il cesse de s'identifier à ce qu'il n'est pas, il éprouve la paix, la joie et l'amour qui inhérents à Sa vraie nature. Ultimement c'est encore Lui (c'est à dire Toi) qui se rencontre Lui-même (c'est à dire Toi-même) au travers de toutes ces histoires, ces relations de masques et bergamasques. Au fond il n'y a que Lui, que Cela, QUE TOI, que cet Amour que tu sens ici maintenant lorsque l'attention se détend et reflue dans sa source. 

Nos rencontres sont chaque fois une merveilleuse occasion de laisser tomber le masque en conscience sans le rejeter pour autant et de se rencontrer à partir de ce que nous sommes réellement. N'est-ce pas d'ailleurs lorsque l'Espace en nous s'éveille que le masque véritablement s'éclaire ?

PAIX ET AMOUR

En tant que thérapeute psycho-corporel non duel depuis plus de 26 ans j’accompagne au travers de séances d’accompagnement individuel en présentiel ou par zoom à débloquer les émotions cachées, éclairer les zones d’ombre et nos croyances transparentes et schémas répétitifs, nos peurs et désirs inavouables afin de révéler avec encore plus d’acuité notre véritable nature de pure conscience.
Sur place à Paris vous pouvez éventuellement bénéficier lors de la séance d’un toucher subtil et vibratoire qui fait remonter les tensions émotionnelles retenues dans le corps. Cette exploration par le senti permet de faire apparaître et dissoudre les impressions de séparation qui se logent sous forme de contractions énergétiques dans le corps. Cette dissolution facilite grandement la reconnaissance de la Présence que nous sommes et l’établissement progressif en celle-ci.
Vous pouvez me contacter directement par mail : adnnn1967@gmail.com ou par tel au 0663769081 si un accompagnement individualisé et non duel résonne pour vous.


Satsangs et Stages à venir :          

Dimanche 17 Mars  2024 à 19h30 PAR ZOOM ET SUR PLACE chez moi à ParisNuméro de réunion : 830 899 8788. Sur place nous ferons auberge espagnole avec ce que chacun aura apporté après le Satsang. Prévenez-moi par sms au 0663769081 si vous venez en direct (Paris 19e) et au plus tard à 19h15 et je vous enverrai l'adresse. 

Les Satsang sont par principe ouverts à tous et gratuits. Vous pouvez néanmoins si le cœur vous en dit faire un don comme participation en cliquant sur ce lien : https://www.paypal.com/donate/?business=W6BAZ7XXM7BNW&no_recurring=0&currency_code=EUR

Une intervention par internet aura lieu sur le site OLAM de Alain Eskénazi où je suis invité le 17 Mars à 16h30 pour un partage autour de la non dualité.

Un we de partage autour de la reconnaissance de notre vraie nature aura lieu chez mon ami Loïc à Penvins en Bretagne le 6-7 Avril (participation 120 euros) dans sa belle maison avec jardin.

Un stage de we aura lieu dans le bel espace de mon amie Nathalie Bosmans près de Liège aura lieu le 25-26 Mai (grand jardin pour faire des expériences de non dualité).


Un stage de 9 jours (en petit comité max 10 personnes) est prévu à Paris du 6 au 14 Juilletinclus à Paris Prix mille euros. Il reste quelques places et une place gratuite pour dormir sur place.

Pour d'autres dates de stages de 9 jours veuillez me contacter sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Je vous rappelle également que mon double album Sat Songs (22 chansons, bhajans modernes pointant vers notre vraie nature et qui est le résultat de 10 ans d'inspirations et d'aventures musicales) est disponible pour 25 euros (frais de port compris). Envoyez-moi juste un mail avec votre adresse postale à mon mail (adnnn1967@gmail.com) et je vous l'envoie avec une dédicace. Vous pouvez écouter gratuitement mon premier album Éclosions sorti en 2004 sur SoundCloud.

Belles éclosions à toi,

Amor Fati,

Dan

TÉMOIGNAGES DE LA RETRAITE DE 9 JOURSà retrouver sur le blog eclore-en-conscience.blogspot.fr

Paris 2022 : "À travers différentes approches, grâce à des méditations guidées, et à l’aide d’outils pédagogiques très concrets, Dan nous amène à re-découvrir l’évidence de qui nous sommes vraiment, et à remettre en question nos croyances limitantes, nos zones d’ombre, nos conditionnements, et tout cela avec une incroyable douceur et lucidité. Il y avait une magnifique atmosphère de groupe, bienveillante et sécurisante, tout en étant chacun pris en charge selon nos sensibilités et besoins particuliers. Un miracle, ce stage de 9 jours ! Le retour à l’émerveillement d’être !"

vendredi 8 mars 2024

La vie est un Satsang



 Le Soi, notre vraie nature, est immuable et impersonnelle. Il est sans intention. Pour vous en convaincre souvenez-vous de l’adage : « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». 

Notre apparent moi séparé n’est pas une entité consciente. C’est une sorte de patchwork de mémoires, un réservoir de tous les refus et désirs accumulés par le temps et les aléas de la destinée personnelle. 


Ce moi imaginaire porte un prénom fixe certes, mais n’est en réalité jamais le même. Le corps et le mental de la personne varient sans cesse en fonction de mille et une choses, des croyances et des expériences, du temps qui passe, de l’alimentation, des interactions infinies avec l’environnement, des émotions, des pensées toujours fluctuantes, des opportunités naissantes et des portes qui se ferment. Lorsque ce moi imaginaire est cru réel, il y a un oubli de la source. Cet oubli du Soi génère chez le moi séparé une recherche de la joie là où elle n’est pas c’est à dire dans les expériences. 

Dans le film la personne pense et agit désormais pour soulager ses deux peurs fondamentales qui caractérisent l’existence du moi séparé : la peur de la mort et la peur du manque. 

La plupart des pensées et des actions qui s’élèvent au nom de cette entité illusoire ont pour unique fonction de l’alléger de ces deux peurs. Il cherche partout le succès et craint la défaite. Lorsque le moi séparé s’empare de la recherche spirituelle il en fait un but à atteindre, un exploit à réaliser, et croit pouvoir l’atteindre plus tard que maintenant. 

Mais quels que soient les efforts déployés, ils ne débouchent que sur un chemin sans issue et infinie à une totale impuissance. 


Le moi séparé n’est qu’un patchwork de mémoires et de sensations changeantes, qui n’est nullement conscient. Il semble se nourrir d’une apparente continuité dans la construction et la reconstruction de ce patchwork de ces mémoires. 

Mais il suffit de l’investiguer pleinement et il révélera qu’il n’est que vacuité. En cherchant l’ego vous ne pouvez le trouver. Et, c’est lorsque vous réalisez son inexistence que se révèle la véritable connaissance qui est pure reconnaissance. Lorsque l’illusion se révèle n’être pas ce qu’elle prétendait être, c’est soudain la Conscience, toujours présente et disponible en arrière plan, qui se reconnaît Elle-même comme étant l’unique réalité. Cette reconnaissance permet aux qualités inhérentes à la Conscience d’être enfin pleinement goûtés sans intermédiaire. 

La paix, la joie, l’amour, la liberté, la connaissance, qui sont des qualités inhérentes à la Conscience s’actualisent pleinement et vous les éprouvez. 



Tu ne peux ni gagner ni perdre ce que tu es déjà. Mais tu peux te remémorer Cela, sans la mémoire et sans la pensée. 


Participe au Satsang de la vie et écoute Dieu qui te murmure : Viens-là !


Il n’y a qu’un seul Ici. 


Rien n’est jamais arrivé en dehors de l’Ici. 


Ce lieu sans lieu, vers lequel aucun chemin ne mène. 


Comme le disait Krishnamurti : La vérité est sans chemin. 


Combien de pas faut-il faire pour aller vers toi-même ? Vois que tout pas dans une direction particulière ne serait qu’un éloignement. Demeures dans le Soi. Réalise que tu es en train d’être. Réalise « Je suis ». « Sois » comme nous y invitais Ramana Maharshi et tous les éveillés de toute tradition spirituelle authentique.

Sois sciemment. 


La Vie cherche à se révéler à travers le masque et le costume que tu portes depuis si longtemps et qui alourdissent ton pas, encombrent inutilement ton regard et assèchent ton cœur. 


La réalisation de ta vraie nature est le sens oublié, le sens véritable de la vie, le but ultime qui nous fait sortir du cercle vicieux de la souffrance et du conflit. 


Si ce message n’apporte pas la pleine clarté, viens au satsang et mets tes doutes et tes confusions, ton sentiment de manque et tes peurs en jeu dans le feu de la Présence. Encore et encore. 


Comme le disait Ramana Maharshi : « Ce qui t’empêche de réaliser le Soi est la simple croyance je ne suis pas le Soi ». 


Frère ou sœur de lumière, sache qu’en te mettant totalement en jeu, tu es condamnée à la Grâce !


La  Vie est un merveilleux Satsang. Aimez-là follement et soyez heureux. 


La prochain satsang a lieu par zoom et en présentiel le dimanche 17 mars à 19h30.


Numéro zoom : 830 899 8788

Pour participer sur place me prévenir au 0663769081.


Amor Fati 


Dan 


dimanche 25 février 2024

Un texte essentiel : De la pauvreté en esprit

 Maître Eckhart : « De la pauvreté en esprit »



......La Béatitude elle-même ouvrit sa bouche de sagesse et dit : Bienheureux les pauvres en esprit, le royaume du ciel est à eux ! Tous les anges et tous les saints et tout ce qui est jamais né, cela doit se taire quand la sagesse éternelle du Père parle ; car toute sagesse des anges et de toutes les créatures est un rien frivole devant la sagesse de Dieu qui est insondable. Et cette sagesse dit : que les pauvres sont bienheureux.


......Il y a deux espèces de pauvreté : l'une est une pauvreté extérieure, et celle-ci est bonne et très louable en l'homme qui l'embrasse volontairement, par amour pour Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme il l'a lui-même pratiquée sur terre. De cette pauvreté je ne parlerai pas davantage. Mais il y a encore une autre pauvreté, une pauvreté intérieure, et ce n'est qu'à celle-ci qu'il faut rapporter la parole de Notre-Seigneur : " Bienheureux les pauvres en esprit, ou : qui sont pauvres d'esprit ! "
Maintenant, je vous prie, soyez vous-mêmes de tels pauvres, et, en tant que tels, comprenez ce discours ! Car je vous le dis, par la vérité éternelle : à moins que vous ne correspondiez vous-mêmes à la vérité dont nous parlons en ce moment, vous n'êtes pas en état de me comprendre ! Une série de gens m'ont demandé ce qu'était donc la " pauvreté ". Nous allons prendre position sur ce point.


......L'évêque Albert dit que c'est un homme pauvre celui qui ne trouve de satisfaction dans rien de ce que Dieu a créé ; et ceci est bien dit ! Mais nous le disons encore mieux : nous prenons " pauvreté " dans un sens plus élevé : ceci est un homme pauvre : qui 
ne veut rien, qui ne sait rien, et qui n'a rien. Je vais parler de ces trois points :


......En premier lieu, j'appelle un homme pauvre : qui ne veut rien. Certaines gens n'en comprennent pas correctement le sens : ce sont les gens qui, au milieu des œuvres de pénitence et des exercices extérieurs, ne font pourtant que maintenir leur être particulier. Que de tels hommes soient considérés comme grands, que Dieu les prenne en pitié ! Ces hommes s'appellent saintes d'après l'image qu'ils fournissent, mais du dedans ce sont des ânes, car ils ne saisissent pas le sens profond de notre vérité divine. Ces gens disent aussi : un homme pauvre est celui qui ne veut rien. Ils l'interprètent ainsi que l'homme doit être ainsi fait qu'il ne cède jamais à sa volonté, à aucun égard, mais il doit s'efforcer de suivre la sainte volonté de Dieu. Ces hommes ne sont pas méchants en cela, car leur intention est bonne ; nous devons même les en louer ! Que Dieu les garde dans sa miséricorde ! Mais je dis à bon droit : ces gens ne sont pas des pauvres, ni semblables intérieurement à de tels hommes. Il s passent pour grands aux yeux de ceux qui ne connaissent rien de mieux. Pourtant je dis : ce sont des ânes qui ne comprennent rien à la vérité divine. En raison de leur bonne intention le royaume des cieux peut, peut-être, leur être accordé, mais de la pauvreté dont je veux maintenant parler, ils ne savent rien !


......Maintenant, quand on me demande ce qu'est donc " un homme pauvre qui ne veut rien ", je réponds ainsi : aussi longtemps que l'homme a quelque chose vers quoi sa volonté est dirigée - et même si sa volonté est de remplir la volonté bien-aimée de Dieu - un tel homme n'a pas la pauvreté dont il s'agit ici. Car cet homme a encore une volonté, avec laquelle il veut satisfaire à la volonté de Dieu ; et ceci n'est pas encore ce qu'il faut. Car, pour être vraiment pauvre, l'homme doit être aussi vide de sa volonté créée qu'il l'était quand il n'était pas encore. Et je vous dis, par la vérité éternelle : aussi longtemps que vous avez la 
volonté de remplir la volonté de Dieu et que vous avez un désir quelconque - même vers l'éternité, même vers Dieu - vous n'êtes pas vraiment pauvres ! Car seul est un homme pauvre : celui qui ne veut rien, qui ne connaît rien, qui ne désire rien. Quand j'étais encore dans ma cause première, je n'avais pas de Dieu, je m'appartenais à moi-même ! Je ne voulais rien, je ne désirais rien, car j'étais là un être sans détermination et me connaissais moi-même dans la vérité divine. Là je me voulais moi-même, et je ne voulais rein d'autre : ce que je voulais, je l'étais, et ce que j'étais, je le voulais. Ici je me tenais vide de Dieu et de toutes choses. Mais quand je sortis de cette librevolonté qui était la mienne et reçus mon essence créée, par là j'eus aussi un Dieu. Car avant que les créatures ne fussent, Dieu n'était pas Dieu : il était ce qu'il était ! Et, de même, quand les créatures devinrent et commencèrent leur essence créée, il n'était pas en lui-même " Dieu ", mais dans les créatures il était " Dieu ". Eh bien, nous affirmons que Dieu, simplement comme il est Dieu, n'est pas le but final de la création et ne possède pas une plénitude d'essence aussi grand que celle qu'a en Dieu la plus chétive créature ! Et si nous supposons qu'une mouche ait de la raison et puisse, au moyen de la raison, s'efforcer vers l'abîme éternel de l'essence divine dont elle est sortie : nous disons que Dieu, y compris tout ce qu'il est en tant que Dieu, ne pourrait même pas donner à cette mouche de quoi se réaliser et se satisfaire ! C'est pourquoi prisons qu'il nous donnée d'être libres de Dieu : saisissons la vérité et faisons usage de notre éternité ! Car les âmes sont égales aux anges les plus hauts, là où j'étais et voulais ce que j'étais, et étais ce que je voulais. -- C'est de cette manière qu'est pauvres celui qui " ne veut rien ".


......En 
second lieu, un homme pauvre est celui qui ne sait rien. Nous venons d'exposer que l'homme doit vivre comme s'il ne vivait pas, ni pour lui-même, ni pour la réalité, ni pour Dieu. Nous arrivons maintenant à quelque chose de nouveau et nous disons : l'homme à qui cette pauvreté doit échoir, il faut que soit vrai de lui tout ce qui était vrai de lui quand il " ne vivait en aucune manière, ni pour lui, ni pour la réalité, ni pour Dieu ". Il faut donc qu'il soit en outre si libre et si vide qu'aucune représentation de Dieu ne soit plus vivante en lui. Car quand l'homme était encore dans la nature de Dieu, en lui ne vivait pas encore un autre : tout ce qui vivait là, il l'était lui-même. C'est pourquoi nous disons que l'homme doit être aussi vide de tout savoir propre qu'il l'était quand il n'était pas ; et qu'il laisse Dieu créer ce qu'il veut et se tienne pur de toute détermination, comme quand il sortit de Dieu !


......Il faut ici que nous nous occupions de la question : sur quoi repose en première ligne la
 béatitude ? Quelques maîtres ont dit qu'elle reposait sur l'amour, d'autres enseignent qu'elle repose sur la connaissance et l'amour ; et ils ont déjà plus près du but. Mais nous disons qu'elle ne repose ni sur la connaissance ni sur l'amour : mais un quelque chose est dans l'âme, et de ce quelque chose jaillit la connaissance et l'amour. Cela ne connaît pas soi-même, ni n'aime -- ce qui est l'affaire des puissances de l'âme. Qui le trouve, il a trouvé sur quoi repose la béatitude. Cela n'a pas d'avant ni d'après et n'attend pas que quelque chose survienne, car cela ne peut devenir ni plus riche ni plus pauvre. Et de même il lui faut aussi nier avoir eu connaissance en soi de quelque chose qui fût d'abord à accomplir. C'est : éternellement la même chose, qui ne vit que soi-même -- comme Dieu !


......En ce sens, je dis que l'homme doit se tenir quitte et vide de 
Dieu, il ne doit pas se livrer à des pensées ou à des représentations sur ce que Dieu " opère " " en lui " ! Ainsi l'homme peut posséder la pauvreté.


......Les maîtres enseignent que Dieu est un être, et un être raisonnable, et qu'il connaît toutes choses. Mais moi je dis : Dieu n'est ni être ni raison, ni ne connaît ceci et cela ! C'est pourquoi Dieu est 
vide de toutes choses : et c'est pourquoi il est toutes choses. Or, qui doit être pauvre en esprit, il faut qu'il soit pauvre de tout savoir, comme quelqu'un qui ne sait ni ne se représente absolument plus rien : ni Dieu, ni les créatures, ni lui-même. L'homme ne se trouve donc pas en situation de chercher à connaître " l'être de Dieu " ou à se le présenter. -- Ce n'est que de cette façon qu'il peut être pauvre en savoir !


......En troisième lieu, un homme pauvre est un homme qui 
n'a rien. On a affirmé maintes fois que la perfection consiste à ne rien posséder des choses extérieures de cette terre ; et ceci est en un certain sens tout à fait juste : quand on prend ce fardeau volontairement sur soi. Mais ce n'est pas ce sens que j'ai dans l'esprit.


......J'ai dit précédemment qu'un homme pauvre était 
celui -- non pas qui veut accomplir la volonté de Dieu, mais qui vit de telle façon qu'il est aussi vide de sa volonté, mais aussi de la volonté de Dieu, qu'il l'était quand il n'était pas. Cette pauvreté, nous l'appelons " la plus haute pauvreté ". -- Secondement, nous disions qu'un homme pauvre est celui qui ne sait rien des œuvres de Dieu. Quand on est aussi vide de tout savoir et de toute connaissance que Dieu est vide de toutes choses : c'est " la plus purepauvreté ". -- Mais la troisième est " la plus prochaine pauvreté " dont je vais parler désormais, à savoir celle-ci que l'homme n'a rien.


......Maintenant prêtez sérieusement attention ! Je l'ai dit souvent, et de grands maîtres l'ont dit aussi : " L'homme doit être si vide de toutes choses et de toutes œuvres, aussi bien intérieurement qu'extérieurement, qu'il puisse être pour Dieu un lieu particulier où Dieu puisse agir. " Aujourd'hui nous disons autre chose. A supposer que l'homme se tienne réellement vide de toutes choses, de toutes les créatures, de lui-même et de Dieu, et soit ainsi constitué que Dieu trouve ne lui un lieu où il puisse agir, nous disons néanmoins : aussi longtemps qu'il y a en l'homme quelque chose de tel, il n'est pas pauvre dans la " plus prochaine " pauvreté. Car Dieu n'a pas en vue avec ses œuvres que l'homme ait dans son intérieur un lieu où Dieu puisse agir. Mais ceci seulement est pauvreté d'esprit : quand l'homme se tient si vide de Dieu et de toutes ses œuvres que -- si Dieu veut agir dans l'âme, il lui faille justement alors être lui-même le lieu où il agir. Et comme il le ferait volontiers ! Car Dieu trouve-t-il l'homme parfaitement pauvre, le voilà qui souffre lui-même son action. Là il est un lieu particulier de son action. Même s'il est ici une action dirigée 
en lui-même. Ici, dans cette pauvreté, l'homme atteint à nouveau l'être éternel qu'il a été, qu'il est maintenant, et en tant que tel il vivra dans l'éternité.


......Alors se présente une objection tirée des paroles de saint Paul : " Tout ce que je suis, je le suis 
par la grâce de Dieu. " Et notre discours plane haut au-dessus de toute grâce -- comme au-dessus de la connaissance, de la volonté et de tout désir ! La réponse est : la parole de saint Paul n'est qu'une parole de Paul ; qu'il l'ait prononcée sous l'influence de la grâce, ce n'est pas le cas ! La grâce, en effet, n'opérait en lui que ceci : que son être se parfit dans l'unité elle-même. Ici s'épuise son ouvrage ! Mais du moment que la grâce suspendait son activité, Paul, naturellement, redevenait celui qu'il était.


......Nous disons donc que l'homme doit être si pauvre qu'il ne soit pas lui-même " un endroit où Dieu puisse agir " ni même, qu'il ne l'ait en lui ! Aussi longtemps que l'homme garde en lui de l'espace, il garde de la différence. C'est justement pourquoi je prie Dieu qu'il me rende quitte de Dieu ! Car l'être qui n'est pas est au-delà de Dieu, au-delà de toute différence : là, j'étais seulement moi-même, là, je me voulais moi-même et me regardais moi-même comme celui qui a fait 
cet homme ! Ainsi suis-je donc la cause de moi-même, selon mon être éternel et selon mon être temporel. Ce n'est que pour cela que je suis né. Selon mon mode de naissance éternel, je ne puis non plus jamais mourir : en vertu de mon mode de naissance éternel, j'ai été de toute éternité, et suis, et demeurerai éternellement ! Ce n'est que ce que je suis en tant qu'être temporel qui mourra et deviendra néant ; car cela appartient au jour, c'est pourquoi cela doit, comme le temps, disparaître. Dans ma naissance toutes choses sont co-nées : j'étais en même temps ma propre cause et la cause de toutes choses. Et le voulu-je : ni moi ni toutes choses ne seraient. Mais si je n'étais pas, Dieu ne serait pas non plus. -- Que l'on comprenne ceci n'est pas nécessaire.


......Un grand docteur affirme que sa 
percée est quelque chose de plus haut que sa première sortie. Quand je sortis de Dieu, toutes choses dirent : " Il y a un Dieu ! " Or ceci ne peut me rendre bienheureux, car par là je me saisis en tant que créature. Mais dans la percée, comme je veux me tenir vide dans la volonté de Dieu, et vide aussi de cette volonté de Dieu, et de toutes ses œuvres, et de Dieu lui-même -- là je suis plus que toutes les créatures, là je ne suis ni Dieu ni créature : je suis ce que j'étais et ce que je resterai, maintenant et à jamais ! Là je reçois une secousse qui m'emporte et m'élève au-dessus de tous les anges. Dans cette secousse je deviens si riche que Dieu ne peut être assez pour moi selon tout ce qu'il est en tant que Dieu, selon toutes ses œuvres divines : car je conçois dans cette percée ce que moi et Dieu avons de commun. Là je suis ce quelque chose d'immuable qui meut toutes choses. Ici Dieu ne trouve plus de demeure en l'homme, car ici l'homme, par sa pauvreté, a reconquis ce qu'il a été éternellement et restera toujours. Ici Dieu est introduit dans l'esprit. -- C'est " la plus proche pauvreté ". Puisse-t-on la trouver !


......Celui qui ne comprend pas ce discours, que son cœur ne s'en préoccupe pas ; car aussi longtemps qu'on n'a pas grandi à la mesure de cette vérité, on ne comprendra pas ce discours. Car c'est une vérité non réfléchie qui est sortie du cœur de Dieu, immédiatement ! Puisse nous être départie une vie où nous éprouvions cela nous-mêmes éternellement, qu'à cela Dieu nous aide ! Amen.

Traduit de l'allemand par Paul Petit, éd. Tell, Gallimard, 1942