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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

jeudi 21 avril 2016

La nature de quelques concepts célèbres 
du point de vue de l'expérience directe


Un ami, déconcerté et confus devant quelques lectures non-duelles radicales, mais néanmoins très curieux de la teneur de ce message m'a demandé de clarifier quelques éléments de langage. Je me suis amusé à présenter et à explorer quelques concepts racines de façon assez dépouillée et, espère que ça ne rajoutera pas à sa confusion ou à la vôtre.

L'univers, l'espace et le temps.

Du point de vue de l'expérience directe, l'univers est constitué d'un ensemble d'objets dont le corps-mental est un exemple. Il semble que l'univers existe dans le temps et l'espace. Néanmoins, le temps et l'espace ne sont que des concepts. Ils ne sont pas réels. Seul est considéré comme réel ce qui ne change pas. On pourrait dire que le temps est le concept du changement. Et puisque tous les objets sont sujets au changement, tous les objets sont des concepts temporels. L'espace est le concept de l'étendue (taille et forme). Puisque tous les objets se situent dans l'espace, on pourrait également dire que tous les objets sont des concepts spatiaux.

La Conscience.

La Conscience est cela qui est conscient de l'univers. La Conscience ne peut être prouvée par des concepts qui ne sont que de la mémoire et donc du passé. Elle se connaît elle-même de façon directe. Car, vous êtes conscient et vous savez que vous êtes conscient. Vous êtes conscient d'être conscient. Cette Conscience n'est pas soumis à la loi du changement et de l'évolution. Elle n'a pas de forme et n'est donc pas une chose. Elle ne naît pas et ne peut mourir. La Conscience, la Réalité, la Présence consciente, sont tous des pointeurs conceptuels vers ce qui n'a ni nom ni forme. Tous les objets apparaissent au sein de la Conscience.

Le petit je, le moi séparé (le faux je).

Le moi de la personne est un concept résultant d'une identification de la Conscience, qui est vraie avec le concept d'un moi séparé qui est faux. Ce moi séparé semble exister mais dés qu'il est exploré dans l'expérience directe, il avoue son imposture en se dissolvant dans la Conscience dont il est issu. Le moi séparé de la personne est un concept qui n'existe pas réellement. Je suis la Réalité, la Conscience, la Vie, l'Expérience Une et indivisible. Dés que le concept "moi séparé" apparaît, son contraire, le "non-moi" apparaît également. Dés que je crois être un moi pensant ses pensées et posant des actes de façon délibérée, la théorie matérialiste semble automatiquement accréditée et l'existence des objets séparés paraît réelle et préexistant à la Conscience.

Le Corps.

Lorsque vous laissez tomber votre imaginaire et vos savoirs de seconde main, le corps apparait dans l'expérience directe comme un ensemble de sensations et de perceptions. Ce qu'on appelle communément le corps n'est qu'un flux de sensations auxquelles la pensée surimpose des étiquettes, des noms et des concepts. Dans l'expérience directe, sensations et pensées ne sont que des apparitions au sein de la Conscience. En d'autres termes le corps aussi est un concept qui n'a pas de réalité objective et autonome. Plus vous ressentez de façon directe le corps, plus celui-ci se manifeste en tant que vibration, moins il semble dense. Puis, vous découvrez que toute vibration est elle-même, aussi subtile soit-elle, une simple apparition, se dissolvant dans l'espace conscient. Magie suprême, cette dissolution pointe elle-même vers la véritable nature du corps qui est pure spatialité ou Conscience sans forme et sans âge.



Le véritable Je.

Je ne suis ni un concept ni un objet. Je ne puis être le corps-mental car Je suis cela qui en est conscient. Ainsi Je suis la Conscience. Je et Conscience sont synonymes. Je suis sans limites et sans âge. L'univers et le corps-mental apparaissent en moi en tant que Conscience. Je, moi en tant que Conscience sans forme et sans âge, n'apparais pas en eux.

Libre arbitre et causalité.

Le "Je" illusoire de l'identité séparée semble dotée de choix et de liberté. La notion de libre arbitre est un des plus puisssants marqueurs de l'impression d'être une entité séparée aux commandes d'une vie personnelle. Mais puisque le "Je" illusoire n'a pas de réelle existence, il n'y a ni auteur, ni acteur, ni penseur, ni choix personnel, ni observateur personnel. Ainsi le corps-mental n'a aucun contrôle sur quoi que ce soit.

Croire en un auteur des actes est une croyance qui dépend de la croyance en un auteur indépendant et en l'existence de la causalité. Mais puisqu'il n'y a pas d'auteur, la causalité est elle-même un concept sans réalité. Puisque les objets eux aussi sont des concepts sans réalité, tout ce qui semble apparaître n'est rien d'autre qu'un concept. Tout arrive spontanément, sans cause. Même si les objets avaient une existence réelle, il est aisé de voir qu'on ne peut jamais trouver une cause originelle à un phénomène mais qu'il y a une multiplicité infinie de facteurs. C'est donc tout l'univers qui est la cause de toute forme ou apparition, chaque situation, chaque évènement tel qu'il se présente. Puisque le moi séparé et la causalité ne sont rien d'autre que des concepts, le libre arbitre doit également être considéré comme un simple concept de même que la notion de responsabilité personnelle.

L'impression de liberté que nous resentons au cœur de nos vies est réelle. Mais elle ne vient pas de l'illusion de choix du personnage, même si c'est généralement justifié et compris ainsi, mais de la Conscience elle-même, libre de toute idée de choix ou de non choix.

La souffrance.

Souffrir c'est vouloir ce qui n'est pas. Et ce vouloir procède de la croyance que "je" peux changer ce qui est et obtenir ce que "je" désire. Cette croyance engendre l'idée de la responsabilité individuelle qui elle-même engendre un certain nombre de misères comme par exemple le regret, la culpabilité,(d'avoir fait le mauvais choix), la honte, l'orgueil (d'avoir accompli personnellement quelque chose ou d'avoir fait le bon choix) par rapport aux évènements passés et l'inquiétude, la peur, et l'espoir par rapport au futur. La peur est un autre nom pour la souffrance. Cette dernière naît avec l'identification objective avec le corps. Les autres nous ont dit que nous étions ce corps et nous l'avons cru. Les enfants font généraleemnt confiance au savoir des parents et se soumettent facilement aux autorités extérieures pour leur dire qui ils sont. Le corps étant mortel, tant que l'on s'identifie au corps, la peur de mourir est présente d'une façon plus ou moins subtile.


L'éveil ou reconnaissance de votre vraie nature

L'éveil est une désidentification avec la croyance d'être un acteur personnel ainsi que le sentiment de séparation. Avec la reconnaissance de votre vraie nature de conscience sans forme, vous réalisez qu'il n'y a pas d'acteur personnel et qu'il n'y en a jamais eu. Il n'y a donc pas non plus de séparation. Puisqu'il n'y a plus d'appropriation personnelle de l'expérience, il n'y a plus de penseur, d'auteur ou d'acteur. Il n'y a donc plus de regret, de culpabilité, de honte, de fierté personnelle par rapport aux évènements passés, ni de stress, de peur, de désir ou de projections personnelles sur le futur.

Que puis-je faire pour m'éveiller à ma vraie nature ?

Ici il s'agit d'être très précis et honnête et réaliser que celui qui prétend vouloir et pouvoir s'éveiller n'est en réalité qu'un flux de pensées et de sensations. Puisqu'il n'y a pas d'acteur personnel, il n'y a rien que vous puissiez faire pour vous éveiller et donc nulle responsabilité personnelle à cet égard et à nul autre d'ailleurs. l'éveil est d'ailleurs un mot impropre parce qu'il donne l'illusion que c'est l'entité séparée, la personne qui s'illumine, alors que l'éveil est la fin de la croyance en l'existence d'une personne séparée. Je préfère donc parler de reconnaissance. Lorsque le voile de l'identification au nom et à la forme tombe, c'est la Présence déjà éveillée en arrière plan qui réalise qu'il n'y a qu'Elle depuis toujours. Cette réalisation est elle-même au-delà du temps et de toutes les pratiques liées au temps. Il n'y a donc aucune pratique qui puisse causer en elle-même cet éveil.

Sommes nous donc condamnés à la souffrance ?

Il y a de nombreux pointeurs, outils d'attention, ou pratiques qui sont susceptibles de diminuer la souffrance. Mais il est important de voir qu'elles prennent place au sein de la Conscience et qu'il n'y a personne de séparé qui pratique, qui pense, qui médite qui fait quoi que ce soit. Le corps-mental semble faire un tas d'expériences pour nous sortir de la panade mais en réalité le corps-mental lui-même est une expérience au sein de la Conscience impersonnelle. Si ces pratiques visant à soulager la souffrance et à ouvrir le regard doivent avoir lieu alors elles auront lieu. Tout simplement. Mais cela ne dépend d'aucun vouloir personnel. La véritable pratique consiste, sans efforts, de voir les choses telles qu'elles sont, sans commentaire. La véritable pratique consiste finalement à voir toute expérience à partir de la lumière consciente et impersonnelle. De faire l'expérience directe de toute chose pour découvrir que tout ce qui semble séparé n'est en réalité que Conscience. Au travers de chaque expérience directe réaliser encore et encore que vous êtes cette Conscience sans forme et sans âge, sans aucun manque car pleine d'elle-même. Vous comprenez alors tôt ou tard que rien dans le monde ne peut vous compléter ou vous offrir la paix naturelle que vous êtes déjà.

Le retour vers soi par l'investigation et la désidentification.

Pour cela il suffit de faire l'investigation selon le mode naturel de désidentification. Au départ devenez simplement conscient de toutes vos pensées, négatives, positives et voyez les non plus comme des pensées mais comme de simples apparitions dans la Conscience. Observez sans jugement vos sensations et vos émotions. Soyez ouvert à tout ce qui en vous apparaît comme sensation de manque, de tristesse, d'avidité, de jalousie, de désir de reconnaisssance, d'amour, de peur, de désespoir, de stress, de culpabilité, de honte. Soyez conscient de vos tensions corporelles, de la moindre contraction ou de malaise. Considérez également toute sensation corporelle ou émotion comme de simples apparitions au sein de la Conscience. Ressentez-les sans jugement, sans aucune intention à leur égard, de façon neutre. Puis, demandez-vous qui ressent ces sensations, ces émotions, ces pensées ? Constatez que toute idée de réponse à propos d'un moi quelconque qui serait le propriétaire de ces sensations, émotions ou pensées, ne serait lui-même qu'une pensée associée à une contraction, ou un ensemble de sensations de tensions, c'est à dire in fine à une ou à un ensemble d'apparitions au sein de la Conscience. Demeurez avec la question : qu'est ce qui est conscient de cette ou de ces apparitions ? Puis constatez que la question pointe vers une absence de "je séparé" et un espace de conscience sans forme, sans commencement et sans fin. Chaque fois que la sensation d'identification apparaît en vous, vous êtes invité à faire cette investigation du Soi de la voie directe que Ramana Maharshi* a rendu célèbre, et qui tous revient à une seule chose : reconnaître au cœur de votre vie que vous êtes la Conscience consciente d'elle-même, sans limites et sans âge et en laquelle les phénomènes transitoires apparaissent et disparaissent. Une fois reconnu que vous êtes le permanent dans lequel le transitoire apparaît et disparaît, réalisez qu'il n'y a aucune séparation entre le témoin conscient et les perceptions. Laisser ensuite le témoin conscient, une subtile réminiscence de dualité se dissoudre avec les perceptions, et réalisez que Vous êtes l'Absolu.


"La logique n'est pas nécessaire contrairement à l'intuition, la faculté artistique de pressentir l'essentiel et de le séparer de l'inutile, de discriminer l'éternel du temporel."

Shankara dans commentaires au Brahma Sutra

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

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* Extraits du petit livre fondamental de Ramana Maharshi "Qui suis-je ?"

Avec le Vichara-sangraham (La Recherche de Soi-même), le Nan Yar (Qui suis-je ?) représente la première série d’instructions données par le Maître avec ses propres mots. Parmi les œuvres de Shrî Bhagavan (Ramana Maharshi), ces deux écrits sont les seuls en forme de prose. iv QUI SUIS-JE ? Ils exposent clairement son enseignement central, notamment que la voie directe vers la Libération est la recherche du Soi. La manière d’effectuer cette recherche est décrite de façon explicite dans le Nan-Yar : Le mental est constitué de pensées. La pensée ‘je’ est la première qui s’élève dans le mental. Si l’on poursuit l’investigation « Qui suis-je ?  » d’une manière constante, toutes les autres pensées sont détruites, et finalement la pensée ‘je’ elle-même disparaît, laissant la place au Soi non-duel ; les fausses identifications du Soi avec les manifestations du non-Soi, tels que le corps et le mental, cessent, et l’illumination (sâkshâtkâra) s’ensuit. Le processus de la recherche du Soi n’est en aucun cas facile. En posant la question « Qui suis-je ? », de nombreuses autres pensées vont surgir; mais, au lieu de leur céder et de les suivre, il faut se demander : « À qui se présentent-elles ? ». Pour ce faire, on doit rester extrêmement vigilant. Grâce à cette investigation constante, le mental s’établira dans sa source et ne pourra se disperser et se perdre dans le labyrinthe des pensées créées par lui-même. Toutes autres disciplines, tels que le contrôle de la respiration ou la méditation sur une image de Dieu, doivent être considérées comme des pratiques accessoires. Elles ne servent qu’à la maîtrise et la concentration du mental. Pour un mental exercé dans la concentration, la recherche du Soi devient comparativement facile. C’est par une investigation incessante que les pensées seront détruites et le Soi réalisé – la Réalité plénière dans laquelle il n’y a même plus la pensée ‘je’, expérience qui est désignée comme « Silence ». Tel est en substance l’enseignement de Bhagavan Ramana Maharshi dans le texte Nan Yar (Qui suis-je ?). T.M.P. Mahadevan Université de Madras 30 juin 1982




mercredi 20 avril 2016

Concept et Réalité

De l'utilité des vrais concepts pour déconstruire les faux concepts


Le concept se forme à partir d'un processus de conceptualisation qui est le mécanisme de séparation et d'étiquetage des perceptions. Le bébé avec son intellect pas encore très développé vit une expérience directe sans séparation. Le processus de conceptualisation commence cependant assez tôt avec l'apprentissage du langage dans l'enfance puis, se développe rapidement jusqu'à devenir automatique et donner le sentiment que la vie est elle même séparée en sujets qui perçoivent et objets qui sont perçus. Si l'être réalisé dispose d'un intellect développé, il n'est nullement dupé par lui. Il voit la nature fallacieuse de ce processus de séparation. Sans conceptualisation, il n'y a pas d'objets (dans le sommeil profond, sous anésthésie, dans les instants d'émerveillement, d'impuissance totale ou dans le samadhi). Car, par définition les objets sont toujours séparés les uns des autres.

La conceptualisation fonctionne par paires duelles, car chaque concept à son contraire. Il semble que la réalité soit divisée en des pôles opposées. C'est cela qu'on appelle la dualité. Les deux concepts d'une paire d'opposées sont inséparables car si l'un disparaît, l'autre disparaît également. Le sujet crée l'objet et vice versa. C'est pour cela que dans l'investigation non-duelle, on investigue tantôt la nature de la réalité de l'apparent objet, tantôt celle de l'apparent sujet (le moi séparé) pour le même résultat : découvrir que les deux sont vides de quailités objectives et que leur seule réalité est paradoxalement la Conscience sans forme et sans âge elle-même. Dans l'investigation directe, toute forme en apparence séparée avoue sa nature de Conscience.


La Réalité n'est pas un concept. La Réalité est non duelle, ce qui signifie qu'elle est absence de séparation. Advaïta signifie non deux en Sanscrit. Pour cette raison, elle est aussi absence de concepts et d'objets. La conceptualisation apparaît pour fragmenter la Réalité indivise en objets séparés. Par ce processus, il semble que la réalité ne soit plus Une. Mais en réalité cela ne change rien du point de vue de la Réalité qui demeure Une.

La Réalité Une étant sans séparation, elle ne peut être perçue. C'est pour cela qu'aucun concept ne pourra jamais décrire la Réalité. Néanmoins, un concept peut être vrai ou faux. Un concept faux est un concept qui désigne l'objet comme réel. Un concept vrai dénie la réalité à l'objet et montre qu'il n'est que le résultat d'une construction imaginaire. Un concept vrai a pour fonction de pointer vers la Réalité. Un concept qui pointe vers la Réalité est un concept qui vise à discriminer entre le transitoire qui est un objet perçu et le permanent qui est un sans forme qui perçoit (la Conscience). 


De nombreuses personnes trouvent que la non dualité est une approche compliquée de la vie et que par son langage et le soin extrême parfois appliqué à l'explicitation des concepts, cette "non voie" nous éloigne de l'expérience de l'amour, de la simplicité et de l'unité de la vie. On entend souvent dire que le langage de la non dualité est très abstrait. Ce dernier point n'est peut-être pas entièrement faux. Mais la conceptualisation non duelle est une conceptualisation qui ne vise qu'à explorer la validité de notre façon de percevoir le monde qui est déjà extrêmement conceptuelle. Ce n'est pas une conceptualisation qui vise à rajouter une couche de croyance à toutes celles qui nous encombrent déjà. La conceptualisation non duelle sert à mettre à nu nos conditionnements déjà extrêmement élaborés, à désosser toutes les couches de croyances erronnées qui font obsatcle à la réalisation de qui nous sommes vraiment. Cette déconstruction de nos faux savoirs vise simplement à révéler notre nature éveillée déjà présente, et donc à révéler l'Amour sans forme et sans condition que nous sommes. Il s'agit simplement de tenter de pointer vers l'intimité de l'expérience de l'unité où il n'y a plus de place pour un sujet et un objet, pas d'espace pour se mettre à distance de ce qui est vécu et juger l'expérience, pas de temps pour sortir du Maintenant et essayer de changer quoi que ce soit, pas de possibilité d'être autre chose que l'être prenant la forme de cette expérience-ci. Les pointeurs non duels nous révèlent l'impossibilité d'atteindre cette expérience d'unite par le biais de la pensée. L'apparente complexité du langage non duel n'est là que pour révéler l'impuissance de tout concept, l'impuissance de la recherche d'un mieux ailleurs qu'ici et maintenant.

Le Jnana Yoga en Inde, qui est le yoga de la Connaissance a ce pouvoir de révélation.
Atmananda Krishna Menon*, un des maîtres de Jean Klein utilisait à merveille les "vrais" concepts pour déconstruire les "faux concepts". Il appelait cela le Higher Reasoning (raisonnement supérieur). Ramana Maharshi le grand sage de l'Inde contemporaine, soignait l'ignorance avec l'investigation du Soi (Self Inquiry) et renvoyait inlassablement ses auditeurs venus du monde entier à la simple question "qui suis-je". Sri Nisargadatta Maharaj (l'élève de Siddarameshwar : "La voie de l'oiseau" par opposition à "La voie de la fourmi"), l'auteur du fulgurant "I am That" était un véritable Jnanin (maître réalisé et définitivement établi dans la Connaissance). Son enseignement radical et direct a été une aubaine pour ce qui ont eu la chance de le rencontrer ou de le lire et laisser ses paroles descendre dans le cœur.  


Nous ne nous rendons pas compte que toute notre expérience de la réalité, même la plus banale, comme manger une pomme, faire un choix entre deux destinations ou percevoir un arbre, se fait à partir d'une conceptualisation apprise dans l'enfance, à l'insu de notre plein gré. Et aujourd'hui, ces filtres opèrent en nous comme un ensemble de croyances transparentes (dont nous n'avons pas conscience), structurant la nature même de notre perception et de notre façon de concevoir et ressentir le monde et les autres. La conceptualisation non duelle sert uniquement à explorer la nature de la réalité telle que nous la percevons pour la remettre complètement en question et discriminer le vrai du faux, le transitoire du permanent. La façon que nous avons de percevoir la réalité est justement la cause racine de toutes nos souffrances et des conflits dans le monde. 

Si vous avez un désir sincère de vous connaître, et si vous voulez vous extirper de la pelote de laine de la recherche et de la souffrance, il vaut donc la peine de s'intéresser à la façon dont on se désemberlificote des croyances et de toutes nos constructions mentales. Évidemment que c'est une façon de parler, car si tout un processus de ce genre doit advenir il sera fera sans vous, sasn entité séparée, car en réalité, il n'y a jamais personne qui fait quoi que ce soit.


Ramana Maharshi disait qu'un concept n'est utile que tant que vous l'utilisez comme vous le feriez d'une épine pour extraire une autre épine enfoncée dans votre pied. Quand vous avez retirée l'épine de votre pied, vous jetez les deux épines. Voilà tout ce à quoi un concept est bon : expulser l'autre concept qui fait obstruction.

Quand la réalisation émerge, on jette ces mots et ces concepts, disait Ramesh Balsekar. Si vous vous accrochez à eux, ces mots et ces concepts deviennent comme un cancer, ils vous rongent les entrailles.

J'ajoueterais que, quelque chose n'apparaît compliqué que dans la mesure où cela ne coïncide pas avec ce que nous croyons déjà. La conceptualisation non duelle est en réalité très simple. L'investigation sur le Soi, le neti-neti, (ni ceci ni cela), l'auto-questionnement, l'investigation sur la nature de la Réalité, et les différents outils d'attention disponibles comme les merveilleuses expériences de la Vision sans tête ne sont pas vraiment des processus de discrimination en soi compliqués. Cela demande peut-être un minimum de structuration mentale mais il n'est nullement besoin d'être érudit ou doté d'une intelligence particulière pour discriminer entre le transitoire et le permanent. L'érudition est même souvent plutôt un obstacle à cette mise à nu des savoirs formels bien ancrés. Ce qui fait obstacle est plutôt la résistance à remettre notre vison du monde et de nous-mêmes complètement en question. Cela fait peur de réaliser la fin d'un paradigme. Mais au tréfonds de tous les hommesn c'est toujours la peur de ne rien être, d'être une non chose (a no-thing) qui achoppe. Ce qu'il faut c'est de l'audace, de la sincérité, de la ferveur et une confiance pour ce poser la vraie question : 

"Qu'est-ce qui est conscient de toute expérience"


NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

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mardi 19 avril 2016

L'expérience directe est toujours Une


La pensée imagine que l'expérience est divisée entre un sujet qui perçoit (un moi personnel relié au corps, pensant ses pensées et posant des actes de façon délibérée) et un objet qui est perçu. Et nous finissons par croire que cette division est réelle. Or, l'impression de division et de séparation que la croyance en ce mode de perception engendre, finit par envahir notre existence. Tant que ce mécanisme est pris pour vrai, nous ne ressentons plus la plénitude du réel directement mais au contraire la division et l'incomplétude. Dés que nous nous croyons séparés du monde et des autres, nous nous mettons en recherche. Une recherche de quelque chose de mieux, plus loin et plus tard qui pourrait remplir ce manque que nous ressentons. Nous croyons alors devoir accomplir plein de choses dans le monde, atteindre quelque chose dans notre vie pour avoir notre part du gâteau et enfin avoir droit à la paix et au bonheur. La vision duelle est la source de toutes nos souffrances et de la plupart des conflits dans le monde. 

Pourtant, nous vivons tous des micro instants de pleine unicité avec l'expérience au quotidien. Des instants bénis où le sentiment de séparation n'est pas là. Des moments furtifs de sérénité entre deux pensées, entre deux perceptions, des instants d'étonnement, d'intimité indéfinnissable avec les objets, les êtres, une sensation, une couleur, un goût, une odeur, des moments fugaces de compréhension pure, ou d'intense émotion. De nombreux sportifs ou aventuriers vivent ces moments de non séparation et d'intimité au cœur d'expériences extrêmes et recherchent le danger pour éprouver cette indicible unité de la Vie. Et puis, il y a le sommeil profond dans lequel nous sombrons tous toutes les nuits où toutes nos histoires se résorbent. La libération consiste simplement à réaliser en toute circonstances qu'il n'y a pas d'entité séparée.

Mais cette pure intimité avec le réel est complètement négligée et presque jamais reconnue comme étant notre véritable nature. Ce n'est généralement pas reconnu parce qu'une activité pensante quaisi continue ne cesse d'extraire de l'expérience brute du réel, des objets, des situations, des personnes, des perceptions des 5 sens pour en faire des objets de connaissance séparés d'un moi pensant et étiqueteur. Dés qu'une expérience de pur étonnement sans séparation a eu lieu, la pensée surgit pour l'expliquer, la traduire, la justifier, la nommer, la chosifier. L'inconnu est automatiquement traduit en connu, en mémoire. La pensée se réappropie en quelque sorte une expérience où elle n'était même pas présente. L'impersonnel se personnalise, l'étonnement est expliqué, l'indicible se conceptualise.

Or, la division entre un objet perçu et ce qui perçoit n'est ni plus ni moins une construction mentale. C'est toujours une surimposition à postériori sur le vécu réel de l'instant insaissisable.



Ce n'est pas parce que l'expérience directe ne peut-être formulée en mots qu'elle est illusoire. L'expérience est bien réelle. C'est même notre seule et unique réalité. Ce qui est illusoire c'est le mode de représentation duel qui finit par nous faire ressentir cette séparation au cœur de nos vies. Plus nous nous fondons dans l'expérience directe, plus elle apparaît comme une expression de nous-mêmes. Et quand nous faisons complètement Un avec l'expérience pure et que le mode de perception duel s'est éclipsé, nous sommes happés par le silence. L'expérience pure est indicible.

Pour le formuler plus simplement nous pourrions dire que nous passons d'un mode discursif où nous traduisons l'expérience en mots, à un mode perceptif où il n'y a que l'expérience pure. En d'autres termes, nous arrêtons de penser la vie pour ressentir la vie.

Dans l'expérience directe de l'instant, nous ne trouvons jamais rien d'objectif, de connaissable, de relatif, de séparé. Rien qui puisse être comparé, sous-pesé, interprété, saisi. Nous ne sommes plus sur le mode "traduire la vie en concepts" ou "chercher à analyser, condamner, justifier ou conceptualiser" ce qui se vit. Dans l'expérience directe, nous ne cherchons pas à faire quelque chose de ce qui est expérimenté. Nulle intention personnelle, nulle stratégie par rapport à ce qui se vit. Aucune relation mercantile ou utilitaire avec le réel. La vie n'est alors pas au service de notre petit moi qui semble toujours vouloir faire quelque chose de ce qui se vit. Dans l'expérience directe, nous n'essayons pas de ranger l'expérience dans des cases pour nous rassurer, nous l'approprier, pour pouvoir en parler aux autres, s'en souvenir, se rappeler que nous sommes au contrôle de tout ceci, ni pour se réjouir ou se lamenter de ce qui se vit. Dans l'expérience pure vous ressentez la Vie, sans commentaires. Il n'y a plus personne pour en faire l'expérience. Vous pouvez entendre cette voix venue des abysses annoncer : "Je suis la Vie."

Il y a juste une indicible et une inconnaissable évidence d'être Cela. Une expérience de paix sans objet, de joie sans cause, comme le sommeil profond.


Le Sans Forme que nous sommes imprègne toute forme et toute perception de sa substance incolore et homogène de Présence consciente.

Lorsque ceci est pleinement vécu, et reconnu comme notre véritable nature, les pensées ou les étiquetages peuvent surgir pour essayer de traduire en mots l'expérience que nous venons de vivre. Un conditionnement profond a présidé à ses mécanismes. Et, il est possible qu'ils continuent encore à appraître pendant un certain temps.  Mais, lorsqu'on notre vraie nature se révèle, cet imaginaire ne fait qu'apparaître en nous en tant que nous, en la Conscience et en tant qu'une expression de la Conscience que nous sommes. L'imaginaire n'est plus cru. Il est relégué au rang de simple apparition.

Et les apparitions du mental fonctionnel finissent par n'apparaître que lorsque nous en avons besoin, pour fonctionner comme humain dans le monde comme par exemple pour parler une langue, nommer une expérience, évaluer une situation ou en parler aux autres.



Ainsi, lorsque votre vie s'imprègne de ce ressenti non duel, le mental finit lui-même par se mettre au diapason de cette réalisation. Il n'apparaît plus comme un usurpateur d'identité et se met à jouer pleinement son rôle purement fonctionnel. Les pensées compulsives n'ont désormais plus le pouvoir de nous enfermer dans un sujet imaginaire, lui-même contenu dans un sac de peau à forme humaine. C'est l'espace qui goûte sa propre nature d'espace en toute expérience, situation ou perception.

Vous savez que l'expérience est Une, inexorablement Une et non séparée. Même les mots et les constructions mentales les plus subtils apparaissent comme une expression de ce Sans Forme que vous êtes.

Dans le ressenti sans commentaires d'une expérience directe, Je, Expérience, Conscience, Amour, Complétude, Dieu, Maintenant et Ici sont des parfaits synonymes pointant vers le mystère de l'Être que nous sommes. 

Réalisez que vous ne pouvez jamais échapper à l'expérience brute, à cet éternel maintenant que nous sommes. Nous ne pouvons pas sortir de ce qui est. Tenter d'éviter cette expérience-ci ne serait encore une autre modalité de l'expérience qui se vit. Tenter d'éviter d'éviter l'expérience est encore et toujours l'expérience d'être la Vie se manifestant ainsi. Quel que soit notre imaginaire d'ailleurs ou de plus tard, il n'y aura jamais plus ou mieux que ce Maintenant-ci, que cette expérience-ci. Constatez-le.

Je suis l'Expérience.

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

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samedi 16 avril 2016

Je suis le Sans Forme se manifestant dans toutes les formes


De moi le monde se déploie et en moi il se dissout,
Comme un bracelet fondu en or,
Un pot s’émiettant en argile,
Une vague se résorbant dans l’océan.
Je m’adore moi-même
Que Je suis merveilleux,

Je ne peux mourir.   

Ashtavakra Gita *

Je suis le Sans Forme épousant toutes les formes nous dit L'Ashtavakra Gita. Je suis le Rêveur cosmique rêvant tous les rêves nous dit le Vasishta Yoga*. Tous les grands textes traditionnels, les mystiques authentiques et tout être réalisant sa véritable nature nous chantent cette expérience directe d'Unité entre la forme et le sans forme.


Pour inviter à cette compréhension, je vous propose un Jeu : Vivez toute expérience, en vous disant à vous-mêmes, qu’elle que soit votre expérience :


"Le Sans Forme que je suis prend la forme de cette expérience."

 Le Sans Forme que je suis prend la forme d'être assis ici et maintenant, de lire ce texte, de l’oiseau qui chante, du va et vient du souffle, des nouvelles à la télévision, de la dispute des voisins en cours, de la réaction que j'ai à ces nouvelles et à cette dispute. Le Sans Forme que je suis prend la forme de ce flot de sensations, de cette émotion mouvante, de cette couleur, de ce parfum, de ce mouvement etc...

Nous allons commencer à vivre cette expérience de non séparation qui est simplement notre état naturel. Nous reconnaissons simplement que nous sommes là où notre attention se dirige. Nous réalisons de façon directe que nous faisons un avec toute perception qui apparaît dans l'instant. Nous sommes le Sans Forme prenant la forme de cette apparition-ci, de cette perception-ci, de cette expérience-ci. 

Ce n’est pas à proprement parler une pratique, car dans un sens profond c’est vraiment ce que vous êtes. Vous ne rajoutez rien à votre nature éveillée. Vous cessez simplement de surimposer sur le vécu direct une gangue d'étiquettes et de commentaires, de jugements, de condamnations ou de justifications. Vous expérimentez simplement le monde en accord avec cette perspective non duelle, déjà présente. Parlons donc plutôt d'un jeu de révélation, c'est à dire un jeu révélant la vie telle quelle est.


Rien n’est clair tant qu’il y a un sentiment de séparation. Rien ne peut être réalisé tant que je me prends pour une personne, une entité séparée au contrôle de "ma" vie, pensant ses pensées et posant des actes de façon délibérée. Le moment même où le sentiment de séparation se dissipe, tout s’éclaircit et devient simple, comme lorsque la brume matinale se lève dans une vallée inconnue et nous donne à voir le paysage tel qu’il est vraiment. Lorsque nous cessons de nous identifier à quelque chose en particulier, nous disapraissons en faveur du monde, comme dans les expériences de la Vision sans Tête de Dougla Harding. Naturellement nous nous identifions à tout ce qui se présente. Lorsque la Conscience sans forme cesse de s'identifier exclusivement à cette forme-ci et à ce nom-ci, elle s'éprouve à nouveau comme le Sans Forme se manifestant en tant que toute forme.

Nous ne comprenons rien tant qu’il y a le sentiment de séparation s'exprimant sous la forme de croyances telles que : « je suis l’auteur de mes pensées », « je suis l’acteur de mes actions », « j’ai choisi délibérément de vivre avec cette femme ou cet homme », « j’ai choisi d’aller de lire ce texte », « tout irait mieux si seulement... ».

C’est juste la vie que Je suis, l'amour inconditionnel que je suis qui prend la forme de ce mouvement-ci, ce son-là, cette émotion-ci, ce jugement-ci, cette forme-là, cette idée-ci. Il n’y a pas d’auteur. Moment après moment, observez tout ceci ainsi. Je l’appelle le "Sans Forme que Je suis" pour ne pas retomber dans le piège de la dualité. Le Sans Forme que je suis est un concept ouvert. Ce n’est pas une chose figée. Vous pourriez tout aussi bien dire "Je suis l'Amour se manifestant en tant que cet attentat". Ou je suis l'Absolu se manifestant en tant que ce jugement-ci.

S'il y a une chose, une situation, une personne, une émotion, une pensée, n'importe quoi que vous ne reconnaissez par comme une expression du Sans Forme que vous êtes, c'est qu'il y a quelque chose à explorer, quelque chose qui demande à être éclairé, à être compris, à être aimé.




Vous comprenez que vous n'êtes jamais nés, ne mourrez jamais, que vous êtes sans limites et que tout ceci est un rêve. Puisque nous sommes toute forme, nous ne nous attachons pas une forme en particulier. Nous ne nous attachons pas de façon névrotique à la forme que nous prenons en tant que corps-mental ou en tant que personne au sein du monde. Nous ne nous enfermons plus dans un visage ou dans une histoire. Ce visage-ci et cette histoire-ci sont simplement une expression de nous-mêmes en tant que sans Forme, au même titre que les autres visages et que les autres histoires, les flocons de neige et le chant des merles, les catastrophes relatées aux nouvelles et la course imprévisible des nuages en ce jour de printemps dans le ciel de Paris. Nous ne nous attachons pas aux actes, mots et pensées qui apparaissent au sein de cette forme-ci. Nous ne nous attachons pas plus à la forme des situations et des expériences. Nous les laissons être tels qu'ils sont puisque nous comprenons qu'en tant que Sans Forme, nous les avons déjà permis d'apparaître tels qu'ils se sont manifestés. Et si ce corps-mental-ci se sent de créer ceci ou cela, de s'exprimer de telle ou telle façon, d'aller manifester, de s'engager de telle ou telle manière, c'est également ce qui est. Reconnaissez simplement que c'est vous, le Sans Forme prenant la forme de tel ou tel engagement, tel ou tel positionnement. Et vous êtes libre de tout attachement à une forme en particulier. 

Devenez d'authentiques joueurs. Jouez comme des enfants, laissez-vous aller. Et ce n’est pas mentir que de partir de cette hypothèse puisqu’elle est vraie :

 « Si l'on se pense libre, on est libre, et si l'on se croit attaché, on est attaché. Ici, cet adage est vrai : « le penser, c'est l'être ». 1.11 » Ashtavakra Gita.


 Au fur et à mesure que vous considérez votre expérience comme une expression du "Sans Forme que Je suis", vous allez sentir toute expérience comme incroyablement neuve, emplie d’une présence vivante, douce et source d'émerveillement. Nous comprenons que nous ne sommes jamais nés. Que tout ceci est un rêve. Nous réalisons que nous sommes la nature même de ce que nous faisons, la substance même de ce que nous pensons, la trame invisible de toutes les choses et de tous les êtres.

Nous essayons toujours de nous sortir de la jungle de nos propres créations par de nouveaux concepts, de nouveaux outils, de nouveaux savoirs. Dans l'évidence d'être le Sans Forme prenant la forme de toute expérience, il y a nulle place pour un savoir objectif. Cela ouvre un espace de non savoir, d'humilité et d'unité avec tout ce qui est. Ce qui demeure est comme un parfum, un parfum d'une douceur ineffable.



La forme que nous avons, ou que prennent l'expérience présente ou les situations dans le monde n’ont alors aucune importance en soi. Et cela ne vous amène pas à vous éloigner artificiellement du monde comme pour fuir certaines situations. Bien au contraire, lorsque vous vivez cela de façon authentique, les questions du style, "n'est-ce pas là s'éloigner du monde", "ne risque-t-on pas de devenir indifférent au malheur des autres", "comment vivre ma vie au quotidien", "comment agir", "il faut bien faire face aux problèmes du quotidien" ne se posent tout simplement plus. C'est pas qu'il n'y a plus de défis dans le monde mais il n'y a plus d'esapce pour des problèmes personnels puisque l'idée d'être une personne est dissoute. Les choses continuent à arriver mais ils n'arrivent à personne. Le jeu de la vie continue simplement comme avant, avec plus de sérénité, de spontanéité, d'évidence, de créativité, et de compassion pour la Vie se manifestant dans toutes les formes que vous êtes, sans l'illusion d'une personne aux commandes.  


Comme le disait avec concision le grand maître Zen Shido Bunan* :


"Meurs pendant que tu es vivant, et sois complètement mort.
Ensuite fais ce que tu veux, tout sera bien."

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.


* Ashtavakra en Sanskrit : अष्‍टवक्र, est un sage (rishi) connu pour le dialogue qu’il a dans l’Ashtavakra Gita avec le prince Janaka. Les informations sur sa biographie viennent essentiellement du Ramayana. L'Ashtavakra Gita est un chant qui contient un enseignement philosophique[1] appartenant avec l’Avadhuta Gita aux principaux textes de la philosophie non-dualiste advaita vedanta. Comme tous les textes hindous, ils ont eu une longue existence de tradition orale avant d’être écrit. L’ashtavakra Gita telle qu'elle nous est parvenue date probablement du VIIIe siècle, époque d’essort pour les écoles non-dualistes en Inde. 

* Je recommande vivement à tous les amoureux du sans forme de lire "L'essence du Yoga selon Vasishta, un classique de la spiritualité indienne". L'excellente traduction et les commentaires extêmements éclairants en introduction de ce chef d'œuvre incomparable de la non dualité sont de David Dubois. Il est édité aux éditions Almora. 


* Shido Bunan (1603-1676)