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Paroles et musique de Dan Speerschneider
un album pour célébrer la vie ;-)

samedi 3 juin 2017

L'essence du désir

Le comprendre et s'en libérer, théorie et pratique.


Lorsque nous essayons d'atteindre le bonheur et la paix au travers des désirs, c'est que nous croyons que ce qui nous est donné ici et maintenant ne nous permet pas de réaliser notre complétude. Le désir est une promesse d'accomplissement dans le futur, une promesse à jamais impossible à tenir, car le futur n'est qu'une projection de la mémoire et donc du passé. 

Le désir vient toujours d'un sentiment que quelque chose nous manque maintenant, d'une sorte d'insatisafaction essentielle, d'une sensation de vide abyssale à laquelle nous ne voulons pas nous confronter. Nous imaginons et espérons que l'objet du désir pourra remplir ce vide. Mais les objets du désirs ne peuvent jamais nous remplir vraiment, car d'une part, ils ne sont que l'ombre de la réalité et, d'autre part, nous sommes déjà complets. Et, c'est justement cela que le désir, par sa dynamique de recherche et de projection vers un futur illusoire voile.

Pourquoi imagine-t-on que la promesse pourrait-être tenue ? Parce que nous avons tous eu l'impression passagère à de multiples reprises dans notre vie que la satisfaction d'un désir a pu momentanément et en apparence emplir ce vide.

Mais que se passe-t-il réellement lorsqu'un désir se réalise et atteint son objet ? Vous désirez une promotion et vous l'obtenez, vous désirez coucher avec telle personne et cela advient, vous désirez être guéri et la guérison arrive, vous désirez être reconnu par vos parents et ils vous expriment soudain leur amour, vous désirez fonder une famille et cela s'accomplit. La liste des désirs humains, petits ou grands est infinie. Mais que se passe-t-il réellement lorsque l'objet du désir est atteint ? Il y a une sorte de contentement, de sentiment de satisfaction, de plénitude qui est ressentie. C'est indéniable. Et parce que nous sommes conditionnés pour penser la vie en termes de causalité, une cause produisant un effet, nous avons le réflexe pavlovnien d'associer ce sentiment de plénitude à l'obtention de l'expérience désirée. Nous avons été conditionnés pour croire que la plénitude vient de l'extérieur, c'est à dire de l'expérience tant désirée. C'est là que réside l'erreur fatale !

Il faut être extrêmement sensible et vigilant pour réaliser que cette plénitude ne provient pas de l'objet du désir, mais au contraire d'une Présence Conscience sans forme et sans âge qui est déjà en moi, qui est ma véritable nature, mon être profond, et qui se révèle simplement lorsque la tension du désir - car le désir est toujours une tension vers - s'est résorbée. Autrement dit, la plénitude que je ressens après la réalisation d'un désir vient paradoxalement de ce que se révèle un état sans désir. La plénitude qui se révèle vient du non désir du Soi et jamais de l'objet apparent du désir. Car en réalité, même s'il semble que nous cherchons des expériences ou des choses, ce que nous cherchons vraiment est de réaliser la non chose que fondamentalement nous sommes. Et, ce que nous sommes vraiment est cette paix absolue, cette Présence sans forme et sans âge, silencieuse de désirs.


Nous croyons que c'est cette magnifique maison, notre nouvel emploi inspirant, notre rencontre amoureuse palpitante, notre réussite aux examens qui génèrent cette joie. Nous pensons que notre bonheur dépend de la réalisation de nos désirs. Mais en réalité ce qui génère cette Plénitude lorsque notre volonté est satisafaite est l'arrêt momentané du mental, l'arrêt momentané de la recherche, l'arrêt momentanée de la tension. De ce fait nous demeurons simplement dans notre état naturel, le Soi, tels que nous sommes vraiment, c'est à dire sans désir. 

C'est pour cette raison qu'aucun désir ne pourra jamais nous combler vraiment. Le désir est comme le mythe grec du tonneau percé des Dannaïdes. Nous sommes sans cesse en train d'essayer de remplir un vide sans fond, le vide absolu de notre véritable nature. Mais la plupart des humains sont totalement ignorants de ce mécanisme et, dés que la satisfaction d'un objet s'étiole, nous nous mettons en recherche d'un objet plus satisfaisant encore. Et nous continuons à rêver piégés dans la ronde infernale des désirs et des peurs. Car le désir apparaît toujours avec son corollaire, la peur. Désirer c'est avoir peur. Peur de la réalité, peur de ce qui est, peur de sentir, peur de sentir le manque, le vide. peur d'être le vide, de n'être rien et tout à la fois.

Plutôt que d'en comprendre l'essence, les religions et la plupart des voies spirituelles ont préféré essayé d'interdire ou de restreindre le désir, ce qui ne fait que créer plus de désir encore, comme par exemple le désir d'être sans désir. Plus vous essayez de supprimer un désir, plus il va persister. Ça s'appelle le refoulement.

Or, ce ne sont jamais les désirs en eux mêmes qui sont nuisibles mais la croyance erronée que l'objet du désir peut étancher notre soif de complétude. Il faut donc en comprendre profondément le mécanisme.

La sensation n'est jamais problématique en soi, quelle qu'elle soit. Ce qui est source de souffrance c'est l'histoire que nous nous racontons autour de la sensation. Par exemple, je vois une créature à la beauté enchantersse et je ressens immédiatement une chaleur agréable dans tout le corps et un sentiment de plénitude sans nom qui m'envahit des pieds à la tête. Jusque là tout va bien. Aucun sentiment de manque à déclarer. Plénitude. Puis arrive la pensée : "je dois faire absolument parler avec, faire l'amour ou me marier avec cette personne", et la suivante : "ainsi je ressentirais toujours cette sensation!". Ce sont les traductions du senti direct en mots et en interprétations erronées et non investiguées qui actionnent cette recherche de plénitude sous de fausses prémisses et qui me mettent dans la panade. La croyance que cette plénitude puisse être associée avec la créature est fausse. C'est la croyance que je suis séparé de cette sensation qui est l'ignorance et source de souffrance.

Attention cela ne signifie pas que le corps mental ne puisse pas faire des démarches pour aller parler avec une créature qui résonne. C'est juste une invitation à comprendre les ressorts profonds du désir. En réalité, la sensation ressentie au départ, cet incroyable sentiment de plénitude était simplement une expression du désir déjà pleinement satisfait de notre véritable état naturel qui est d'être sans désir.

Être sans désir est un état de plénitude absolue.

Après en avoir compris les ressorts par la raison et la réflexion, je vous propose maintenant d'en réaliser le mécanisme par la pratique, c'est à dire le senti, au travers d'une petite expérience directe en vous-même qui pourrait bien vous mener vers l'Ultime.


Je vous propose maintenant de jouer à un petit Jeu de Révélation. Comme vous le savez, l'honnêteté en est le seul ingrédient. Et, j'entends ici par honnêteté, sentir au lieu de penser, faire l'expérience de l'unité avec au lieu de chercher à traduire l'expérience directe en mots et en concepts.

Asseyez-vous confortablement dans un lieu ou vous ne serez pas dérangé. Imaginez que votre plus grand désir se réalise, quel qu'il soit. Cela peut-être un rêve d'accomplissement matériel, professionnel, amoureux, spirituel, la rencontre avec le partenaire idéal, le succès planétaire, un rêve de santé et de bonheur pour les autres, les animaux ou la planète, qu'importe. Soyez sincère et laissez parler votre cœur qui a soif. Imaginez simplement que ce désir que vous caressez depuis les profondeurs cachées de votre être se réalise ici et maintenant. Laissez-vous faire, acceptez de jouer à fond le jeu sans vous préoccuper de savoir si cela est vrai ou non. Ne vous entez pas coupable de jouer à imaginer. Sentez ce que cela génère en vous. Demeurez présent à la plénitude qui embrase tout votre être. Chaque parcelle de votre corps vibre de cette satisfaction. Faites complètement l'expérience de l'unité avec votre imaginaire et votre désir réalisé. 

Demeurez avec la plénitude, goûtez-la profondément. Tactilement. Vibratoirement. Sensoriellement.

Puis.

Constatez que plus vous obtenez ce que vous désirez de plus fort, plus vous réalisez que ce que vous êtes est sans désir. Et, c'est bien pour cela que vous vous relaxez si profondément et qu'une joie indicible commence à vous emplir de toutes parts. Enfin, laissez de côté l'imaginaire de l'objet désiré et réalisez que Vous êtes l'Espace de Présence Conscience pour tout ce qui en Vous apparaît. Ce vers quoi pointe la réalisation d'un désir est en réalité la Présence Atemporelle de votre vraie nature qui est sans désir.

Voyant cela en vous-mêmes, vous comprenez de façon directe que le désir de ceci ou de cela ne sont que de longs et fastidieux détours pour dévoiler le désir de ce que nous sommes déjà.

Faites cette pratique autant de fois que nécessaire avec autant d'expériences merveilleuses qui semblent vous manquer et qu'au fond vous désirez terriblement sans peut-être vous l'avouer. Puis, comprenez intimement que ce que vous cherchez ne vient jamais de l'objet convoité mais de votre nature véritable déjà présente qui est sans désir. Nous n'avons rien à changer, rien à accomplir, nulle part où aller pour être sans désir. 

Alors vous arrêtez de désirer quoi que ce soit. Tout vient à vous à point nommé. Vous vivez le quotidien de votre vie en sachant que le désir personnel est une illusion et que tout s'accomplit naturellement, le changement, les rencontres, les opportunités, les situations diverses et variées, tout a'accomplit sans acteur et sans effort personnel, par un jeu global et universel de résonnances et d'associations subtiles qui dépassent l'entendement et nous ramène à notre nature véritable de Présence sans forme. Vous désirez naturellement ce qui est là, ici et maintenant.

Ce que nous sommes est libre, depuis toujours. Totalement libre. Libre même du désir d'être libre du désir.

Amor Fati

NB : Pour ceux qui sont intéressés par un accompagnement individuel non-duel à Paris ou par Skype ou une séance d'accompagnement psycho-corporelle pour laisser éclore les émotions bloquées, veuillez me contacter au 06 63 76 90 81 ou sur mon mail : adnnn1967@gmail.com

Si vous voulez vous inscrire pour les rencontres non duelles (sur la base d'une participation en conscience) qui ont lieu de façon bi-mensuelle à chez moi dans le 19e à Paris, écrivez-moi un sms sur le numéro ci-dessus.

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